AxeNet un White Hat nous parle de Blackhat SEO

Article rédigé le 20 octobre 2010 à 11:11 RaphSEORéférencement

En ce mercredi, jour des enfants, j’ai décidé de publier l’interview du numéro 1 du fameux classement WIKIO.

Pour ceux qui s’intéressent à ce classement des blogs SEO comme le Texan au grand chapeau (joke!!!), vous aurez sans doute reconnu notre illustre Axenetwit pour les intimes de twitter.

Allez, place à l’intéressé, ce qu’il raconte est nettement plus intéressant que mes propos.

AxeNet

Bonjour, pouvez-vous vous présenter succinctement (Nom, prénom ou pseudo si vous souhaitez gardez l’anonymat, âge, profession et tout ce qui vous passe par la tête…)

Bonjour,

Je m’appelle Sylvain Richard et suis le fondateur de la société AxeNet. Notre agence travaille à la conception de sites internet pour les entreprises et collectivités. Depuis la création de l’entreprise, ce qui nous différencie est sans doute le fait que nous intégrons les problématiques de référencement au premier niveau d’un projet de site.

Depuis combien de temps pratiquez-vous le référencement White Hat ?

En fait, j’ai commencé à m’intéresser au SEO vers 1998. À l’époque, je ne me préoccupais pas trop de ce qui était white ou black hat. Je tentais de positionner des sites dans AltaVista, Yahoo, Google.

Je pratiquais des techniques qui aujourd’hui sont dites black hat, mais je n’en avais pas conscience.

C’était un peu le Far West, les moteurs ne donnaient pas de règles, on faisait ce que l’on voulait. Lorsque l’on se rendait compte qu’un truc marchait, on l’appliquait. C’était assez simple en fait.

Le monde a changé. Aujourd’hui, je pense que nous avons au sein de l’agence suffisamment de compétences pour assurer le positionnement sur Google des sites de nos clients avec des techniques approuvées par celui-ci.

Comment en êtes vous arrivez à le pratiquer? Autrement dit comment êtes vous tombez dedans?

Je me suis mis à être bien plus blanc au fil du temps.

D’une part, Google est devenu incontournable. Une chute de position où un blacklistage chez lui, et c’est la plus grande partie du trafic moteur d’un site qui s’effondre. D’autre part, Google a commencé à communiquer sur des règles (bien / pas bien – don’t be evil).

En parallèle, je me suis pris quelques très grosses gamelles. Des MFA qui sombraient dans les profondeurs du classement, des sites blacklistés.

Je dirais donc que c’est un peu comme sur la route, la peur du radar fait ralentir la plupart des conducteurs. En ce qui me concerne, les radars de Google m’ont amené à beaucoup plus de sagesse.

Comment définiriez-vous le Black Hat SEO?

J’avoue avoir toujours du mal à définir la frontière entre le Black et le white hat.

On pourrait dire que le fait de travailler à de l’échange de liens n’est pas très white, que la création de contenus optimisés non plus, en gros, que tout ce qui touche au fait de vouloir améliorer un positionnement n’est pas strictement conforme aux règles du dieu Google.

Les explications de Google sont parfois assez floues, voire contradictoires, il me semble donc difficile de définir clairement où se situe la frontière, et de savoir si sa carte de séjour est valide.

Pour vous, où se trouve la limite qui fait que l’on est BH SEO?

Ma propre définition du black hat SEO aujourd’hui est celle-ci :

1 – Mise en place de techniques automatisées visant à accroître la popularité de son site. Ce qui se traduit généralement par la création automatisée de comptes (plateforme de blog, forum, etc). Ainsi que la production automatisée de contenus (recupération auto de texte + spin + publication, commentaires de blogs, messages auto dans les forums, etc.).

2 – utilisation de techniques de hacking serveur pour injecter des liens ou autres. Mais là, ce n’est plus du black hat SEO, c’est du hacking tout court. Au-delà de ne pas être conforme aux directives Google, c’est totalement illégal face à la loi.

Pour moi, en plus d’avoir l’esprit filou, le black hat est avant tout quelqu’un qui sera suffisamment bon techniquement pour mettre en place des techniques d’automatisation. Au lieu de faire ce que fera le white hat à la main, il a conçu ou sait régler des outils achetés pour faire le travail en masse.

Le bon BH, c’est celui qui fait cela avec suffisamment de finesse pour ne pas être repéré. On exclut donc les lourdauds comme ceux qui spamment parfois le blog AxeNet.

Pour m’amuser avec ces rigolos, je modifie d’ailleurs leurs URL pour les envoyer sur ce site « anti spam » conçu pour l’occasion.

Pensez-vous qu’il existe un intérêt à pratiquer le Black hat SEO ? lequel et pourquoi ?

Bien évidemment. Si on a l’objectif d’atteindre certaines requêtes archi concurrentielles en quelques semaines, il n’y a probablement pas d’autres solutions. Le black hat permet d’être impatient. En revanche, les risques sont un peu plus grands.

C’est aussi utile sur des marchés ou les autres le font.

Par contre, comme le disait dernièrement quelqu’un que je considère comme un exemple dans l’univers BH (Paul, pour ne pas le citer), un BH doit toujours garder à l’esprit que ses sites du haut de pyramide doivent rester blancs comme neige.

Avez-vous déjà été tenté de pratiquer le BH ? avez-vous cédé à la tentation et pourquoi ?

Oui, quand j’étais petit. Parce que ça allait plus vite. Mais vu que les chutes étaient bien plus brutales aussi, je suis doucement rentré dans le rang. On va dire que je ne suis plus qu’un soldat parfois insoumis de Google, mais je ne suis pas le déserteur que se doit d’être un bon BH.

Continuez-vous toujours à le pratiquer? Et pourquoi?

Bien évidemment, je tripatouille, mais c’est plus pour jouer, pour comprendre, pour apprendre. Ça reste du bricolage personnel parce que je trouve cela intéressant. Je ne mets pas en place ces pratiques sur nos sites importants et encore moins sur ceux de nos clients.

Je pense aussi que la réussite d’un site peut tout à fait passer par des tas de moyens sans utiliser ces techniques.

Le BH va s’appliquer sur le positionnement dans les moteurs. Un site bien géré doit savoir minimiser cette dépendance. Lorsque le trafic moteur ne représente plus que 30 % de votre trafic total, on se rend compte qu’il y a bien des dizaines d’autres leviers sur lesquels on peut agir. Ceux-ci sont souvent plus durables.

Quelles relations entretenez-vous avec les BH?

Tous ceux que je connais et côtoie parfois sont des gens charmants. Sur le principe, j’aime les approches consistant à trouver de nouvelles solutions. En général, les bons BH ont un esprit de découvreur, de conquérant. Le principe de David contre le Goliath Google est aussi séduisant.

Dans la pratique, quand je renifle la pratique d’une technique BH bien ficelée, je suis même admiratif.

En revanche, je pense que beaucoup de gens se disent BH et pratiquent comme de vraies enclumes, sans aucune finesse, ils sont repérables à des kilomètres. Ceux-ci méritent très largement les sanctions.

Quel est votre mot de la fin?

Je ne crois pas que le monde du SEO puisse être abordé avec un prisme blanc/black. Je dirais que l’on est plutôt dans des nuances de gris plus ou moins claires ou foncées.

Et puis il y a des solutions de référencement garanti sur Google tellement plus simples aujourd’hui (humour inside).

Un grand merci à Sylvain qui a répondu présent à ma sollicitation. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore allez sur le blog Axenet c’est une mine d’informations et de conseils de bon sens.

A demain pour mon dernier billet de la semaine, après promis je vous laisse tranquille avec les BH.

crédits photo: société de création de sites internet axe-net

15 réflexions au sujet de « AxeNet un White Hat nous parle de Blackhat SEO »

  1. Renardudezert

    [joke on]
    Comment ça, Sylvain ne pratique pas le Black Hat SEO ?? Le baume référencement serait donc du pipotron ?
    [joke off]

    Merci d’insister sur le fait que le SEO ce n’est pas noir/blanc. Et merci aussi d’avoir bien expliqué qu’il y a beaucoup de SEO qui se disent BH et qui ne le sont pas (je pense que les vrais BH Francais, nous les connaissons à peu près tous, surtout ceux qui sortent du lot).

    Le référencement quelque part possède une très grande analogie avec le monde du cracking (il faudrait un jour que j’écrive un billet à ce sujet).

    Sylvain possède, comme dans toutes ces interventions sur le web, de très bons arguments et une grande diplomatie dans ces argumentations. Ses exemples sont également souvent très parlants. Ça doit être un vendeur redoutable !!!

    Sinon Raph, je pense que le prochain billet sera sur le Juge, pour le faire remonter dans le top Wikio 😉

        1. Visibilité référencement Auteur de l’article

          Allo Mr Wikio bonjour ici RaphSEO, j’ai une faveur à vous demander, pourriez vous laisser entrer Le juge dans votre top 20. Je sais ça risque d’être compliqué avec son grand chapeau mais en poussant un peu ça devrait passer. oh c’est pas tant pour lui, mais disons que je subis un chantage d’un chacal renard 🙂

  2. LaurentB

    C’est intéressant ce que tu dis. En effet, dès qu’on travaille à gonfler artificiellement la popularité, c’est en infraction avec les guidelines Google, donc peut être considéré comme BH.
    De ce fait, la moindre inscription annuaire ou échange de lien est BH.
    Je me permets de rebondir sur mon fameux billet du w.e. qui a engendré une grosse controverse, pour répéter que le problème de fond n’est pas d’être BH ou WH. Comme dit le Renard, c’est plus subtil que ça. Par contre, il n’en demeure pas moins que la frontière naturelle se dresse entre ceux qui bossent bien (obtiennent des résultats probants) et ceux qui font le sagouin (avec parfois des résultats, mais certainement pas pérennes).
    Même si ma déclaration sur ce même blog est la même que toi; c’est-à-dire qu’il y a une frontière entre la manipulation des failles d’algo et la violation de la loi, je n’ai pas l’impression que ça soit compris. On m’a reproché de faire l’amalgame entre hacker et BH SEO. Pourtant, j’attends encore qu’on me montre le BH qui n’a pas été tenté d’exploiter une faille XSS (totalement illégal).

  3. Sylvain (AxeNet)

    Je dois avouer qu’ayant un développeur qui passe son temps à chasser les failles lorsqu’il visite un site (une manie comme une autre), je suis tenté à chaque fois, et chaque fois je me dis tout de même non.

    En fait, cela rejoint le coté propre ou sagouin dans la manière de pratiquer le SEO, ou plus largement, de travailler la visibilité d’un site.
    Je ne parle pas de WH ou BH, mais de la manière dont l’une ou l’autre technique peut être pratiquée.

    Pour ma part, j’ai choisi de me sentir à l’aise avec ma conscience, et avec mes clients.

  4. salemioche

    « pratiquent comme de vraies enclumes » : excellente l’expression 😀

    Un bon SEO, c’est comme un bon parachutiste, c’est quand ca dure que l’on fait ces preuves… il faut être pragmatique, très bonne approche de pro

  5. le Juge@Blog Référencement

    @Salemioche
    J’adore ton « Un bon SEO, c’est comme un bon parachutiste, c’est quand ca dure que l’on fait ces preuves » LOL!

    @Raph
    Je vais appeler mon avocat! Deja tu as volé mon favicon! Et maintenant tu commence les attaques personelles! 😉

      1. le Juge@mobile ready websites

        Attention – les texans sont armés et dangereux ;). Enfin moi je suis pas armé mais si je l’etais je serais dangereux, les texans ils sont armés mais ils visent comme des pieds… du coup ils sont quand meme dangereux mais pas forcément pour les personnes visées

  6. Paul@referencement google

    Très bon article, qui a le mérite d’exister surtout pour les newbies en referencement, qui sauront en gros les limites à franchir.
    En ce qui me concerne, j’utilise des techniques BH, mais uniquement sur des sites avec un business model uniquement basé sur l’affiliation. Cela me permet de faire des tests, et parfois de ramasser quelques pépètes 🙂

  7. jérôme @blog marketing

    Intéressant, j’aime bien la sensibilité et la finesse des propos de sylvain. Il arrive toujours à trouver le bon compromis et on ressent toujours dans ces propos une éthique bien ancrée

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